Différentes considérations techniques doivent être prises en compte pour aménager des systèmes agroforestiers productifs et résilients.

• Les haies brise-vent doivent autant que possible être orientées de façon perpendiculaire aux vents dominants.
• La hauteur de la haie affecte l’étendue de la zone à protéger : on veillera donc à choisir des végétaux de hauteur adaptée à la largeur de la parcelle à protéger (sachant que la haie confère une protection des vents sur une zone de 10 à 20 fois la hauteur de la haie).
• Si la zone à protéger est vaste, l’implantation d’un réseau de haies permettrait de maximiser l’effet protecteur obtenu.
• La porosité de la haie est également un facteur de grande importance. Celle-ci dépend de plusieurs éléments (espacement entre les végétaux, largeur des houppiers, densité de feuillage, entretien effectué, etc.).
  • Pour protéger les cultures des effets néfastes du vent en été et favoriser une bonne répartition de la neige dans le champ en hiver, on devrait viser une porosité estivale de 30 à 50 % et une porosité hivernale de 60 à 80 %64. De telles variations de porosité sont possibles en choisissant bien la proportion de feuillus et de conifères dans la haie.
  • Si on cherche à réduire les frais de chauffage des bâtiments et à limiter les coûts de déneigement des chemins d’accès, on implantera une haie constituée d’une bonne proportion de conifères (porosité hivernale de 40 à 50 %)65.
• Une haie peut par ailleurs compter une rangée (ce qui requiert moins d’entretien et minimise la perte d’espace cultivable) ou plusieurs rangées (ce qui permet de récolter du bois sans compromettre l’effet brise-vent, mais peut réduire la porosité)64.

Références utiles

Vézina, A. 2005. Guide : Des haies brise-vent autour des bâtiments d’élevage et des cours d’exercice, ITA La Pocatière. 10 p.
Document qui informe sur la planification de l'installation d'une haie brise-vent, le choix et l'arrangement des végétaux, l'implantation et l'entretien d'une haie brise-vent. On y trouve également un exemple d'aménagement de haies autour d'une entreprise porcine et autour d'un pâturage.

Syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie. 2007. Analyse des coûts et bénéfices reliés à l’aménagement de haies brise-vent autour des bâtiments d’élevage porcin. 6 p.
Feuillet technique pour la planification de l’installation de haies brise-vent autour des bâtiment d’élevage porcin. Permet de vérifier si le bilan net est positif pour le producteur et les délais de récupération pour six modèles de haies.

 Agriculture et Agroalimentaire Canada. 2016. Planification et établissement des brise-vent. [En ligne] (consulté en septembre 2019).
Des informations pour aider à la décision du types d’arbres à planter, du lieu et de l’entretien. De l’information est disponible pour 8 types de brise-vent.

Dupraz, C. et Liagre, F. 2011. Agroforesterie, des arbres et des cultures, 2e édition. Paris, France : Éditions France-Agricole. 464 p.
Ce livre de référence donne des outils pratique pour réussir un projet agroforestier et d’en étudier la faisabilité.

CERFO et ITA. 2016. Rôles des arbres en milieu agricole – Fiches synthèses. Centre d’enseignement et de recherche en foresterie de Sainte-Foy. 28 p.
Fiches portant sur 5 systèmes et incluant les objectifs de chacun, la structure et les critères pour le choix des végétaux.

• Dans les systèmes agroforestiers intraparcellaires, la densité de plantation joue un rôle clé. Dans les grandes cultures, et afin de réaliser le meilleur compromis (préserver le rendement agricole tout en apportant les bénéfices de la présence des arbres), une densité de 30-50 arbres par hectare est recommandée. Il est également envisageable de faire alterner des espèces à croissance rapide avec des espèces à croissance lente. Les premières permettront d’instaurer un microclimat propice plus rapidement, tout en dégageant des revenus au moment de leur récolte. Par la suite, les arbres à croissance lente demeureront sur la parcelle, selon une densité finale d’environ 25 arbres par hectare, ce qui maintiendra un microclimat favorable tout en minimisant la concurrence pour l’eau et la lumière.
• Sous nos latitudes, des rangées d’arbres orientées nord-sud réduiraient davantage la compétition pour la lumière avec les cultures puisqu’en milieu de journée, à la période où les taux de photosynthèse peuvent être à leur apogée, l’ombre des arbres se porte vers la rangée d’arbres plutôt que vers les cultures57.
• Un élagage important des arbres minimise également la concurrence pour la ressource en énergie lumineuse entre les arbres et les cultures.

Références utiles

Tartera, C. 2014. Guide pour la réalisation de plans d’aménagement agroforestiers. Beloeil. Groupe ProConseil. 38 p.
Un guide pratique qui contient un ensemble de fiches abordant divers types d’aménagements agroforestiers par localisation sur une ferme. La deuxième partie du guide propose une démarche afin de concevoir un plan d’aménagement agroforestier sur une exploitation agricole.

Dupraz, C. et Liagre, F. 2011. Agroforesterie, des arbres et des cultures, 2e édition. Paris, France : Éditions France-Agricole. 464 p.
Ce livre de référence donne des outils pratique pour réussir un projet agroforestier et d’en étudier la faisabilité.

Dans les deux systèmes, le choix des essences d’arbres et d’arbustes est également déterminant. Les systèmes agroforestiers en place au Québec comprennent fréquemment des feuillus : chênes à gros fruits, bicolore et rouge, noyer noir, caryer ovale, tilleul d’Amérique, bouleau blanc, cerisier tardif, érable à sucre, peupliers hybrides; et des conifères : mélèzes laricin et hybride, pin blanc, pin rouge, épinettes blanche, noire et de Norvège, thuya. De plus, le chêne des marais apparaît être une espèce d’arbre feuillu nord-américaine intéressante, tout comme le févier d’Amérique et le chicot du Canada, qui ont été peu intégrés aux systèmes agroforestiers jusqu’à maintenant.

Références utiles

Agriculture et Agroalimentaire Canada. 2014. Choix des essences d’arbres et d’arbustes pour les brise-vent. [En ligne] (consulté en septembre 2019)
Informations sur les arbustes, arbres et conifères recommandés pour l’utilisation dans les haies agroforestières. Les caractéristiques de chaque essence sont présentées en lien avec les dimensions, la durée de vie, la résistance aux insectes et aux maladies.

Conseil des productions végétales du Québec. 1989. Les brise-vent. Le choix des espèces d’arbres et d’arbustes. MAPAQ (éd.). no document : 89-0186.
Listes de végétaux utilisables en haies brise-vent avec leurs caractéristiques en termes de densité de feuillage, vitesse de croissance, hauteur à maturité, largeur de cime, tolérance à l’ombre, tolérance au sel de déglaçage, etc.